Grippe aviaire : les mesures à suivre pour prévenir et limiter la transmission du virus
Alors que depuis deux semaines, on assiste en France, à une dégradation de la situation liée à l’influenza aviaire, le ministère de l’Agriculture vient de décider de passer le niveau de risque de « négligeable » à « modéré ». Concrètement, des mesures doivent être prises pour éviter un pic épidémique.
Pour les chasseurs
Les oiseaux chassés ne doivent en aucun cas entrer en contact avec des oiseaux d’élevage. L’enjeu est d’éviter tout contact direct (d’oiseau à oiseau) ou indirecte (par le biais de fientes, de matériel, de bottes ou pas les mains de l’homme) entre appelants et animaux domestiques (élevages ou particulier).
– les oiseaux chassés doivent être conservés dans des contenants étanches (bacs, sacs…) qui seront rigoureusement nettoyés1 dès le retour à la maison
– aucune partie des oiseaux tués à la chasse ne doit être abandonnée en milieu naturel, il est indispensable de mettre les plumes, les pattes les ailes et les viscères dans des sacs étanches avant de les jeter
– les bottes sont rincées sur le lieu de chasse et laissées sur place, ou bien elles sont débarrassées de leur boue, transportées dans un sac plastique fermé avant d’être nettoyées et désinfectées1 de retour du lieu de chasse –
– les vêtements de chasse sont nettoyés1 à l’arrivée à la maison, –
– le matériel de chasse (palettes, gibecière… ) est nettoyé de retour du lieu de chasse et ne doit pas être en contact avec des volailles ou des élevages avicoles,
– les pattes des chiens doivent être lavées avant de remonter dans le véhicule et les chiens ayant participé à la chasse ne doivent pas pénétrer dans un élevage ou une basse-cour, ni avoir aucun contact d’aucune sorte avec des oiseaux domestiques,
– les échanges d’oiseaux et de matériel entre chasseurs ou avec des oiseaux domestiques sont à éviter à tout prix – aucun élevage d’oiseaux ne doit être visité dans les 48h (2 nuitées) après la chasse – les appelants sont transportés dans des caisses réservées à ce seul usage, affectées aux appelants d’un seul détenteur et de façon à éviter toute dispersion de fientes ou de plumes, ces caisses sont nettoyées régulièrement
– en fonction des niveaux de risque, le transport des appelants peut être limité à 30 oiseaux maximum, sans mélange entre oiseaux de différents détenteurs, et uniquement pour les détenteurs des catégories 1 voire 2.
Des précautions sont aussi à prendre pour les oiseaux migrateurs trouvés morts :
– ne pas ouvrir ni même « ausculter » les oiseaux trouvés morts, mais contacter la FDC ou l’Office Français de la Biodiversité, qui les emmènera tels quels au Laboratoire Vétérinaire Départemental.
– mettre des gants de préférence jetables ou au moins des gants lavables et bien les nettoyer après la manipulation
– mettre le cadavre dans un sac plastique que l’on ferme en serrant bien, en évitant de respirer l’air sorti du sac
– mettre le 1er sac plastique dans un 2ème sac – retourner les gants et les mettre dans le 2ème sac – fermer le 2ème sac en serrant bien
– se laver les mains systématiquement après avoir manipulé des oiseaux
– nettoyer ses bottes et ses vêtements après la manipulation.
Les détenteurs d’appelants
La déclaration des détenteurs et l’enregistrement des appelants est indispensables. La traçabilité est primordiale, elle permet de recenser sur tout le territoire l’ensemble des détenteurs d’appelants ainsi que l’ensemble des oiseaux qu’ils détiennent. Cela est fondamental lorsqu’on veut pouvoir passer rapidement un message d’alerte ou de vigilance.
La traçabilité repose sur :
– la déclaration annuelle des détenteurs d’appelants auprès de leur Fédération Départementale des Chasseurs (celle du département du lieu principal de détention de leurs appelants), avec nom, prénom, adresse du détenteur et lieu de détention, ainsi que leur catégorie en fonction de leur possible détention d’autres oiseaux
– le registre tenu par chaque détenteur, comportant les informations suivantes : nombre d’appelants détenus, espèces, évènements survenus dont la mortalité, mouvements d’oiseaux entre élevages ou détenteurs
– l’obligation de baguage de tous les appelants dans les 30 premiers jours, avec une bague fermée.
Toute mortalité anormale ou liée à des symptômes nerveux doit être déclarée au vétérinaire traitant et à la FDC.
Lors de la détention d’appelants
Lors de la détention d’appelants, la séparation entre appelants et oiseaux d’élevage doit être totale. Séparer les appelants des autres oiseaux détenus sur un même site par :
– une séparation physique : les deux catégories d’animaux ne doivent pas être dans des enclos voisins, si l’on ne peut pas faire autrement, une cloison pleine doit les séparer (le grillage ne permet pas une séparation satisfaisante)
– des mangeoires et abreuvoirs distincts
– le matériel utilisé (vêtements, bottes, seaux etc) doit être différent
– la personne qui s’occupe des oiseaux doit commencer par les oiseaux d’élevage avant de passer aux appelants, elle doit se laver les mains entre les 2
– ces oiseaux ne doivent pas avoir accès au même plan d’eau