C’est devant un amphithéâtre bien rempli de la JUNIA ISA de Lille que Willy Schraen a donné une conférence intitulée « chasse et ruralité : quels enjeux pour demain ? » à destination des futurs ingénieurs de cette école.

Fortement engagés et animant un fort tissu associatif, les chasseurs créent du lien social.

« La chasse, c’est un tissu associatif hors du commun. Comme le dit un de mes amis, c’est le dernier réseau stalinien de France ! » a plaisanté Willy Schraen, le président de la FNC devant l’amphithéâtre l’école Junia ISA de Lille qui forme les futurs ingénieurs en sciences de la terre.

Invité à intervenir pendant 2 heures devant les étudiants dans le cadre d’un cycle de conférence organisé et animé par Thomas Danrée, président de la commission Parenthèse de l’école, le président de la FNC s’est prêté avec intérêt au jeu des questions réponses avec l’animateur et l’auditoire attentif et intéressé. « La chasse représente souvent la seule association qui reste pour quelque 20 000 communes rurales. Nous sommes au contact de la population mais aussi avec les élus » a expliqué le président de la FNC. Fortement engagés et animant un fort tissu associatif, les chasseurs créent du lien social. La chasse est aussi une réelle occasion d’intégration et de contribution locale.

Le gout du collectif

Cet engagement des chasseurs est fortement collectif. Contre toute attente, l’âge n’a strictement aucune incidence sur l’intensité de l’engagement. Hors sorties de chasse, 800 000 chasseurs sont engagés bénévolement soit 87 % des chasseurs. Cela représente un engagement moyen de 27 jours/an pour l’ensemble des chasseurs au service de leur pratique, de la sauvegarde de la biodiversité, de l’entretien du territoire ou d’actions socio-culturelles selon la dernière étude initiée par les chasseurs en  2023 (Randea-Xerfi specific).

« Il faut avoir conscience que les chasseurs ne s’occupent pas que du gibier : 12 millions de jours de bénévolat pour la nature sont totalisés par an ! L’ensemble du réseau fédéral est mobilisé » a avancé le président de la FNC. Il y a donc les faiseux et les diseux, vous savez où je mets les chasseurs ! »

Une reconnaissance de l’État

Dans une période où ces enjeux montent en puissance dans les attentes des citoyens, mais aussi des décideurs publics et privés, il faut rappeler que le réseau fédéral de la chasse est reconnu par l’État comme autant d’associations agréées au titre de la protection de l’environnement. « La conservation de la biodiversité par les usages, comme celui de chasse qui est une activité légale et strictement encadrée, est reconnue par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) » a précisé le président de la FNC. Interrogé sur les actions des chasseur en faveur de la haie, sujet emblématique pour ces futurs agronomes, Willy Schraen a rappelé que « c’était avec l’argent des chasseurs que 700 km de haie ont été plantées en 2024 ».

Le nombre de chasseurs se stabilisent : 3 fois plus de jeunes s’inscrivent au permis de chasse et 25% sont des femmes. Il n'y a que la chasse qui fait ça et je m'en réjouis.
Willy Schraen, Président de la FNC

Un outil politique

Malgré ces actions concrètes au service de la nature,  la « chasse est devenu un outil politique » a expliqué le président de la FNC, rappelant que certains d’entre eux, en perte de vitesse, tentent de se relancer comme Yannick Jadot, pendant  la campagne présidentielle de 2022 avec l’interdiction généralisée de la chasse le dimanche. « Cela ne lui a pas vraiment réussi » a-t-il plaisanté devant un auditoire hilare.

Au niveau national beaucoup d’ONG sont anti-chasse. Il ne faut pas être dupe des réelles intentions qu’elles poursuivent entre buzz médiatique et influence politique. « Au niveau local, les relations sont plus simples et tout est possible » a-t-il lancé. Et de conclure, optimiste sur la stabilisation du nombre de chasseurs : 3 fois plus de jeunes s’inscrivent au permis de chasse et 25 % sont des femmes. Il n’y a que la chasse qui fait ça ! ».

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