Étude, élaboration et mise en œuvre d’un plan local opérationnel favorable aux populations du Courlis cendré dans les Monts d’Arrée (Finistère)
Dans le cadre de son projet Ecocontribution, la FDC29 souhaite mener une étude sur le Courlis cendré dans les Monts d’Arrée connus pour être un des derniers sites de nidification de l’espèce en Bretagne.
Le présent plan vise donc à intégrer les objectifs du Plan National de Gestion afin de mettre en place un programme de suivi et d’actions permettant d’améliorer son statut de conservation. Cette démarche se veut en lien avec d’autres acteurs et gestionnaires de la zone comme le Parc Naturel Régional d’Armorique qui intègre un volet Courlis cendré dans son programme LIFE et l’association Bretagne Vivante qui effectue des suivis sur la zone depuis de nombreuses années. Ces échanges permettront un suivi et des actions coordonnées et pertinentes en faveur du Courlis cendré.
Les informations apportées par les différents suivis ont permis de caractériser le déclin de la population du Courlis cendré dans les Monts d’Arrée. Néanmoins, ces suivis n’ont pas fait l’objet d’un protocole standardisé. Il est de ce fait difficile d’exploiter ces données et d’en tirer des inférences fiables. De plus, afin de maximiser les observations, les suivis se sont concentrés sur des zones connues pour être des sites de nidification de l’espèce. D’autres zones de nidification possible ont ainsi pu être écartées, introduisant, de fait, un biais dans la répartition supposée de l’espèce dans la région.
La FDC29 propose la mise en place d’un protocole standardisé et reproductible qui permettra de suivre la population le plus efficacement possible sur le long terme et d’identifier les causes de son déclin. Cette étude s’intéresse principalement aux exigences écologiques, notamment en matière d’habitat, qui pourraient influencer la répartition et l’occupation de l’espèce sur le territoire (Clements, 2014).
La caractérisation des sites et des habitats fréquentés est relativement rarement, réalisée dans le cadre des programmes des divers suivis des Courlis cendrés en période de reproduction. Quelques sites ont fait l’objet de caractérisation à différents niveaux de précision : les Pertuis Charentais : analyse des ressources trophiques (LIMITRACK), la Réserve des Bohons : typologie des habitats (FDC50), les habitats sélectionnés par le Courlis cendré (Poirel 2017), une partie du PNRMCB : habitats, densité et hauteur de strates (GONm et PNRMCB), le département de la Vienne : typologie d’habitats (LPO Vienne), l’Ain : étude paysagère (OFB).
La zone des Monts d’Arrée recense de nombreux facteurs de dérangement et d’usages défavorables pouvant mettre en péril l’installation des couples nicheurs et le succès de leur reproduction. Il est proposé d’étudier l’influence de ces facteurs prédictifs sur l’occupation et la répartition des individus nicheurs en utilisant une modélisation de type Single-season occupancy (une seule espèce et une seule saison) telle que décrite par MacKenzie and Kendall (2002).
Cette méthode est basée sur des données d’observation binaires de présence/absence de l’espèce. La détermination des variables caractéristiques pour chaque site étudié et les variables relatives au suivi permettent d’estimer la probabilité que l’espèce occupe un site en fonction de ces facteurs tout en prenant en compte la probabilité de détection. Cette méthode permet de générer des prédictions sur la distribution de l’espèce à plus grande échelle et de comprendre les facteurs qui déterminent cette répartition.
L’objectif est donc de comparer l’occupation du Courlis cendré nicheur dans différents sites selon certains facteurs comme, par exemple, la structure de la végétation. Les effets d’autres facteurs liés au site comme le % de couverture boisée seront aussi testés. Des facteurs liés au suivi et au site pourront être utilisés pour modéliser la probabilité de détection (e.g : l’heure de la journée, la date, la présence de randonneurs, etc.).
Les résultats permettront de comparer l’utilisation spatio-temporelle du territoire par le Courlis cendré en fonction des régions, des types d’habitats et d’identifier quels sont les modes de gestion répondant au mieux aux exigences écologiques de l’espèce en zone de reproduction. Ces nouvelles connaissances pourront être intégrées dans les modes de gestion proposés aux gestionnaires, pour qu’ils soient favorables à l’espèce.