Une implication historique

Les FDC conduisent des études de terrain et vulgarisent auprès des chasseurs ces nouvelles connaissances.

Le monde de la chasse est historiquement engagé dans l’étude de la faune sauvage :

  • Depuis leur création dans les années 1920, les fédérations départementales des chasseurs ont pour objet, entre autres, « la protection du gibier ».
  • Créé en 1941, le Conseil Supérieur de la Chasse, devenu Office National de la Chasse en 1972, puis Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage en 2000 et, enfin, Office Français de la Biodiversité en 2019, est actuellement un des plus importants employeurs de scientifiques spécialistes de la faune sauvage en France (plus de 120 ingénieurs et chercheurs).

Les fédérations des chasseurs ont recruté plusieurs centaines de techniciens diplômés en gestion de la faune sauvage pour épauler les scientifiques de l’ancien Office National de la Chasse. Ces techniciens conduisent des études de terrain et vulgarisent auprès des chasseurs ces nouvelles connaissances et les outils de gestion du gibier qui en découlent (plans de chasse, méthodes de comptage des espèces, surveillance sanitaire, aménagement et gestion des habitats naturels, gestion cynégétique etc.).

Un réseau associatif

Les FDC ont recruté des ingénieurs et des scientifiques et ont initié nombre d’études avec des universités.

Les fédérations des chasseurs ont aussi recruté des ingénieurs et des scientifiques et initié nombre d’études avec les universités de leurs régions. Certaines ont même créé des instituts scientifiques :

  • l’IMPCF (Institut Méditerranéen du Patrimoine Cynégétique et Faunistique), spécialisé sur le petit gibier : Perdrix, Grives, Cailles, Lapins…. ;
  • le GIFS en Aquitaine (Groupe d’Investigations sur la Faune Sauvage), spécialisé sur les Colombidés ;
  • l’ISNEA (Institut Scientifique Nord-Est Atlantique) vise à l’amélioration de la connaissance et de la gestion des espèces sauvages et de leurs habitats.
  • L’OMPO (Oiseaux Migrateurs du Paléarctique Occidental), organisme scientifique contribuant à une meilleure connaissance des oiseaux paléarctiques migrateurs et de leurs habitats.

De nombreuses associations cynégétiques sont des partenaires étroits sur le terrain pour mener des études et des actions : Association Nationale des Chasseurs de Gibier d’Eau (ANCGE), Club International des Chasseurs de Bécassines (CICB), Club National des Bécassiers (CNB), Bécassiers de France (BDF), Ligue des Sauvaginiers Français (LSF), etc.

Le Pôle National Scientifique

La Fédération Nationale des Chasseurs s’appuie en interne sur les compétences de ses scientifiques et sur les experts du Pôle National Scientifique (PNAS). Depuis 2007, la FNC a mené ou soutenu près de 140 projets techniques et scientifiques à hauteur de 8 millions d’euros, qu’ils soient ponctuels ou au long court. Les partenaires académiques sont entre autres le CNRS,  l’INRAE, l’INSERM, le Cea, des universités, les écoles vétérinaires de Toulouse et Lyon ou encore le Cemagref, etc.

Des acteurs incontournables du suivi de la Faune Sauvage

Les fédérations des chasseurs sont des opérateurs historiques des réseaux de suivi de la Faune Sauvage de l’OFB.

  • Bécasse/Bécassines : près de 200 bagueurs des fédérations répartis sur le territoire national
  • Oiseaux d’eau – zones humides : implication des fédérations sur 90 entités d’importance nationale
  • Oiseaux de passage : près de 1500 points, soit le tiers suivis par les fédérations de chasseurs
  • Observatoire des galliformes de montagne : Implication des fédérations jusqu’à 50% des comptages (exemple, comptage d’été au chien).
  • Ongulés sauvages : Toutes les fédérations départementales sont impliquées.
  • Perdrix-Faisan : 9 fédérations impliquées
  • Lièvre : 34 fédérations

Les suivis des déplacements

Carte des trajets d'oiseaux d'eau migrateurs

Connaître les déplacements de la faune sauvage est un challenge pour les scientifiques et les gestionnaires, qui utilisent différentes technologies selon les espèces (VHF, ARGOS, GPS)

Pour les espèces qui peuvent en être équipées, les balises GPS permettent de suivre tous types de déplacements des oiseaux et des mammifères avec un degré de précision inégalé.

La technologie GPS permet également d’étudier comment les espèces sédentaires utilisent le paysage, quels habitats sont privilégiés, pour quelles activités, à quel moment, etc. Voici quelques exemples d’actions sur le terrain.

Pose de balise GPS de suivi des espèces

Depuis plus de 10 ans, les fédérations des chasseurs et leur réseau associatif ont posé des centaines de balises GPS sur une douzaine d’espèces d’oiseaux d’eau migrateurs.

Des collecteurs de matériel biologique

La collecte d’échantillons biologiques par les chasseurs alimente les travaux de suivi des épidémies.

Les chasseurs sont aussi des collecteurs d’échantillons.

La FNC fait partie de plusieurs réseaux de surveillance sanitaire de la faune sauvage (SAGIR, SYLVATUB…). La collecte d’échantillons biologiques par les chasseurs et des techniciens des fédérations départementales alimente les travaux de suivi des épidémies. Les vétérinaires de la Fédération Nationale des Chasseurs participent à des groupes de travail qui suivent l’évolution de maladies communes aux humains et aux animaux ou qui mettent en danger les animaux domestiques ou d’élevage.

Outre ces réseaux, les associations cynégétiques ont depuis longtemps structuré la récolte d’ailes d’oiseaux pour établir des statistiques annuelles de paramètres démographiques de populations tels que les proportions de classes d’âges ou de sexe. Des paramètres essentiels à la modélisation de dynamique de populations, clef de voute de la gestion adaptative.

L’abondant matériel biologique, propriété des fédérations de chasseurs, a vocation à être valorisé par partenariat avec le monde académique. Que ce soit pour l’étude des migrations par étude isotopique, de la connectivité des populations par la génétique ou de l’accumulation de polluants, les tissus biologiques contenus dans les congélateurs des fédérations de chasseurs ont un fort potentiel scientifique.

Séquençage à haut débit d’espèces d’oiseaux chassables grâce au genoscope

La Fédération Nationale des Chasseurs a entrepris le séquençage à haut débit d’espèces d’oiseaux chassables. En partenariat avec le génoscope d’Evry (CEA), ce travail de longue haleine a commencé pour une liste d’oiseaux. De quoi constituer une carte de tous les gènes de chaque espèce et constituer un nouveau terrain d’exploration pour la communauté scientifique.

Une base de données scientifique nationale

La base de données scientifique nationale initiée en 2021 comprend près de 30 protocoles qui ont été mis à disposition des Fédérations. Des outils de saisie numériques facilitent la saisie de données sur le terrain et leur standardisation.

Elle contient déjà plus de 6 millions de lignes. Certaines de ces données sont historiques alors que d’autres ont été récemment collectées grâce au nombre croissant d’utilisateurs de cette base (pas moins de 400 issus des différentes fédérations contributrices).

Le développement de techniques innovantes

La FNC promeut l’émergence de nouvelles technologies d’acquisition de données pour la connaissance des espèces sauvages. C’est le cas par exemple des suivis de la faune migratrice par radar mais aussi de lecture automatique du plumages des ailes d’oiseaux.


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