Actuellement, 60 % des maladies humaines infectieuses connues sont d’origine animale et le concept d’une seule santé « One health » prévaut au niveau mondial. Dans ce contexte, le chasseur a un rôle d’utilité publique : celui de sentinelle de l’état sanitaire de la faune sauvage. Quoi de plus naturel puisqu'il côtoie l’ensemble de la faune sauvage sur le terrain, observe son milieu naturel et est en contact étroit avec le gibier pendant l’acte de chasse, puis à la découpe, à la cuisine et… à table !

Un réseau de veille sanitaire par les chasseurs

Comme les êtres humains, la faune sauvage est sujette à des maladies. Ces maladies peuvent être contagieuses, entre animaux sauvages ou entre animaux domestiques et sauvages. Si celles-ci ne sont pas dépistées, ces maladies peuvent avoir des conséquences dramatiques, à la fois sur les populations sauvages, mais aussi causer de gros dommages économiques en élevage, voire des maladies chez l’Homme. Plusieurs outils de veille sanitaire de la faune sauvage ont donc été créés en France afin de généraliser des méthodes de détection et d’analyse, assurées par les chasseurs.

Le réseau SAGIR

1950

Le plus ancien des réseau de veille sanitaire de la faune sauvage et le plus abouti dans son organisation est le réseau Sagir. Il s’est constitué dans les années 1950, en réaction aux effets nocifs de certains pesticides sur la faune sauvage, plus particulièrement sur le petit gibier, sous l’égide du Conseil Supérieur de la Chasse.

1986

Puis en 1986 le réseau Sagir prend la forme qu’il a aujourd’hui : un partenariat fort entre les  FDC et l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (aujourd’hui l’OFB).  Ce réseau se base sur la détection de signaux de mortalité ou de maladie anormaux par les observateurs de terrain que sont les chasseurs ou les agents de FDC ou de l’OFB. Les cadavres sont alors collectés et analysés par le laboratoire départemental d’études vétérinaires. Les données récoltées sont ensuite centralisées dans une base de données.

2020

De nos jours, le réseau Sagir a permis de détecter le virus de la peste porcine classique chez le Sanglier, le virus de l’influenza aviaire sur l’avifaune sauvage ou d’un nouveau virus de la maladie virale hémorragique (VHD) chez le lapin de garenne. Il est actif en permanence et est renforcé quand un danger sanitaire menace la France. Il est actuellement mobilisé autour du virus de la tuberculose bovine et de la peste porcine africaine. Depuis 2013, le ministère en charge de l’agriculture participe au financement de Sagir.

échantillons sanitaires laboratoire

Examen initial de la venaison : 50 000 chasseurs formés et référencés

L’examen initial de la venaison, par un chasseur formé et référencé, reste une étape obligatoire avant toute « mise sur le marché » de carcasses de gibier tué à la chasse. Celui-ci effectue un contrôle de la carcasse, une vérification des viscères pour le grand gibier et remplit une fiche d’accompagnement du gibier qu’il remet au premier détenteur de la carcasse et qui vise à assurer la traçabilité de la venaison jusqu’à sa destination finale. Ainsi, ces chasseurs formés sont à même de détecter des anomalies sur les carcasses pouvant être le signe de problèmes sanitaires, et doivent en informer les fédérations des chasseurs, ainsi que les pouvoirs publics.

La sérothèque Fédérale Nationale

Elle consiste à collecter des prélèvements biologiques sur une partie des animaux tués à la chasse, puis à les conserver. Cette sérothèque est donc une réelle banque de données et peut être mobilisée lorsqu’une question concernant la circulation d’un agent pathogène dans l’environnement se pose. La carte ci-dessous représente l’ensemble des départements ayant déjà participé à la sérothèque en France depuis son lancement en 2009. Ci-dessous, la carte identifiant les départements ayant participé à la Sérothèque Fédérale Nationale (zone verte) :

Zone verte : départements ayant participé à la Sérothèque Fédérale Nationale

Pour aller plus loin

Vous avez des questions concernant les maladies de la faune sauvage ? Vérifiez que notre FAQ n’y réponde pas. Sinon, n’hésitez pas à nous contacter.


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